Dieu et le Père Noël sont ces personnages imaginaires qui ponctuent l’enfance et aident à grandir. Ne plus croire à l’un ou à l’autre, c’est « constater qu’on ne peut plus prendre ses désirs pour des réalités, que tous nos souhaits ne peuvent pas être exaucés » expliquent en cœur les psychiatres.
Cette étape de la désillusion, ou cette « expérience de la réalité » comme l’avait nommée Freud, fait partie intégrante de ce rite qui, par nature, est voué à disparaître en grandissant. Pourtant, certains parents « privent » leur enfant de ce rite. Est-ce néfaste pour l’enfant ? Eléments de réponse.
Dieu et le Père Noël : un énorme mensonge
« Je ne tenais pas à raconter un mensonge aussi énorme à ma fille, que je respecte profondément. Pour moi c’était incompatible avec un autre discours qui me tenait à cœur : celui de ne pas mentir », explique Marie.
La volonté de ne pas mentir à son enfant : tel est le principal leitmotiv de ces parents qui décident de ne pas adhérer au mythe de Dieu et du Père Noël. Un mensonge ? Effectivement, c’en est un, et à double titre, comme le précise les psychiatres. « Ce qui est particulier dans le rite de Dieu et du Père Noël, c’est que ce sont les plus âgés qui vont initier les plus jeunes.»
Une double trahison en somme, que certains parents considèrent comme un véritable abus de la naïveté, de la candeur de leur enfant. « Pourquoi commencer dès petit à mentir aux enfants et à enjoliver la réalité ? » renchérit Pierre. « Avec le Père Noël, il est question du merveilleux, du magique, avec Dieu, c’est la peur et la crainte. Et surtout du promouvoir du rêve en faisant croire que ce personnage imaginaire peut écouter nos doléances et nous aider à réaliser nos vœux », précise t-il encore.
Oui, le Père Noël est un mensonge, mais un joli, gentil mensonge – à la différence de la croyance en Dieu, totalement destructrice.
Une résurgence de sa propre enfance
Pourquoi ce double « mensonge » est-il destructeur pour la personnalité de l’enfant si il n’est pas révélé ?
C’est vers sa propre enfance, son ressenti d’enfant face à ce mythe et à sa chute qu’il faut se tourner, comme tend à la montrer le témoignage de Michel: « J’ai décidé de ne pas faire croire au Père Noël et à Dieu en raison de mon expérience enfant. Mes parents m’ont fait croire à ce que je considère comme un mensonge, car le jour où j’ai appris la vérité de façon brutale, j’ai eu honte. J’ai alors réalisé que mes parents pouvaient me faire croire n’importe quoi et dès lors, j’ai douté de tout ce qu’ils pouvaient me dire. »
« Si enfant, on a vécu la croyance au Père Noël et à Dieu comme une trahison, il est tout à fait compréhensible de ne pas vouloir reproduire le schéma », atteste un imminent psychiatre. Mais si certains enfants vivent la découverte de la non-existence de Dieu comme une trahison, la plupart l’acceptent bien, et sont même flattés de faire désormais partie des initiés, des « grands ».
Tout dépend en effet de la manière dont l’enfant apprend la vérité. L’enfant acceptera d’autant mieux cette désillusion qu’il aura acquis une autonomie affective rassurante. Aux parents d’accompagner leur enfant dans ce passage de l’illusion à la réalité. De ne pas persévérer dans le mensonge face à un enfant qui commence à avoir des doutes, mais de l’accompagner dans ce cheminement vers la vérité.
Aussi, les psychiatres s’accordent tous pour affirmer que 8 ans serait l’âge idéal pour annonce à un enfant que Dieu et le Père Noël n’existent pas. Et si, passé l’âge adulte, l’individu croit toujours dur comme fer à Dieu et au Père Noël, l’amener à s’interroger sur son existence, c’est le protéger d’une amère désillusion – mais aussi des moqueries des autres adultes qui seront, eux « initiés ».
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Le père Noël existe, la preuve est dans ce message, je suis le père Noël.
Père Noël
Même pas vrai, seul dieu sait si le père Noël existe puisque c’est lui qu’il l’a créé. Je suis bien placé pour le savoir.